Le syndrome de Peter Pan (parfois nommé complexe de Peter Pan) caractérise les enfants angoissés par l'idée de grandir et les adultes instables dans le monde adulte. Chez les adultes, et afin de se protéger psychologiquement, un mécanisme se met automatiquement en place : une fracture née alors de cette perception violente du réel ou d'un traumatisme sépare l'intellect et les émotions en deux entités distinctes.
Symptômes
Les symptômes sont difficilement perceptibles, en particulier chez l'homme. Car techniquement et en général, tous les hommes souffrent à un niveau moindre et raisonnable du syndrome de Peter Pan. Ne dit-on pas : tous les hommes sont de grands enfants ? Là ou cela devient pathologique c'est quand cela prend de grandes proportions. L'homme dont le cœur est resté bloqué dans l'enfance ne peut agir véritablement en adulte quand il s'agit de sentiments. Sa maturation affective n'étant pas achevée, il attend naturellement que l'amour d'une femme comble ce manque afin de guérir ou du moins d'évoluer. Il a besoin soit qu'elle se comporte en mère à son égard, soit au contraire qu'elle le prenne comme mentor. Il possède d'ailleurs la sagesse d'un vieillard mais avec l'âme d'un enfant. Il désire être aimé d'un amour sincère et inconditionnel, mais paradoxalement cet amour peut lui faire peur, puisqu'il ne le comprend pas. L'angoisse est par définition la peur de l'inconnu. C'est avec cette angoisse qu'il vit chaque jour : l'angoisse de ne pas tout saisir des sentiments adultes, et en particulier de l'amour. S'il ne l'a pas reçu en masse, l'homme-enfant ne peut pas (ou avec difficultés) vivre l'amour gratuit, totalement désintéressé, qu'est par exemple celui des parents pour leurs enfants, ou d'un prêtre pour les âmes. Dans son monde, cet amour n'existe pas car il a au fond de lui la mentalité de l'enfant qui ramène tout à lui. Il pense alors naturellement que tout le monde aime de cette façon. Il a une fausse conception de l'amour. Il est alors réellement incapable de vivre pleinement l'amour adulte et d'en tirer satisfaction. De par son mode de pensée il génère une aura sympathique pour les enfants et les animaux, pouvant faire preuve d'une imagination fertile pour tout, mais stérile pour lui-même (incapable de se projeter dans l'avenir). Certains, par mimétisme puis par la pratique et l'étude de la psychologie, la lecture, la sur-intellectualisation, l'analyse des autres, développeront une sorte d'empathie presque psychique. Pouvant se « connecter » à un interlocuteur ou plutôt à une interlocutrice (plus facile avec le sexe opposé) voir même dans certains cas à une masse de personnes présentes dans une zone définie. Mais il s'agit là d'un « emprunt » temporaire d'émotions et de sentiments qui s'estompe dès que la « connexion » est rompue. Il lui est difficile de ressentir cela par « lui-même ». L'effet pervers est que ce lien empathique reste parfois légèrement ouvert, perturbant son mode de pensée (à la manière de parasites sur une station radio) tant que des personnes naviguent et vivent autour de lui. Lors de ces phases il devient naturellement noctambule, car la nuit lorsque tout le monde dort, il peut enfin penser par lui-même sans interférences et récupère le jour. Pour celui qui s'est mis en couple, le jour où sa femme a besoin qu'il se comporte véritablement en homme responsable, il ne saisit pas ce qui se passe, ni le bien-fondé (du) des désirs qu'elle exprime. Vu qu'il ignore généralement tout de sa pathologie, il ne trouve pas d'explication au comportement de sa femme. Elle est insatisfaite et il ne voit pas pourquoi. Angoissé face aux demandes de sa femme qu'il ne parvient pas à satisfaire, il perd encore et toujours plus confiance en lui dans sa vie affective. Il faut savoir qu'il n'a jamais eu confiance en lui pour ce qui est de sa vie affective. La moindre remarque est pour lui une montagne. Face à cela il manque alors facilement de maîtrise de ses émotions et réagit fréquemment de façon impulsive ou ressent une douleur émotionnelle démesurée. Son entourage le trouve lunatique et/ou caractériel. S'il réagit violemment c'est simplement parce qu'il ne se sent pas bien ou ne sent plus rien dès que quelqu'un remet en cause ce qu'il fait ou dit (il n'aura de cesse d'améliorer ses connaissances pour que cela se produise le moins possible). Personne ne se doute du drame derrière ses réactions violentes qui font dire : « Qu'il est désagréable et sûr de lui ! ». Le drame est qu'il ne peut pas toujours contrôler ses réactions, ses émotions, ce qui semble peut-être incroyable, mais c'est pourtant bien réel. Il peut se sentir de taille à soulever des montagnes au moindre compliment puis une minute après être désespéré et ne plus avoir goût pour rien à la moindre remarque ou doute. Ceux qui n'ont pas développé de don d'empathie psychique se tourneront souvent vers les drogues légères ou les anti-dépresseurs (voire les deux) pour pallier ce manque de gestion émotionnel (avec souvent de faibles résultats). L'homme-enfant finit par ne plus savoir par lui-même s'il est quelqu'un de bien. Pour parvenir à se croire bon, il n'a d'autre solution que de s'évertuer à rendre sa compagne et/ou son entourage parfaitement heureux. Ceci peut bouleverser complètement son emploi du temps si son entourage est de type à avoir souvent des problèmes et/ou recours fréquemment à son aide. D'autant plus s'il possède un grand intellect, car il se réfugiera souvent dans la lecture ou la sur-intellectualisation pour fuir la réalité, rendant particulièrement difficile voir impossible toute organisation. En couple il n'aura de cesse de combler et/ou de veiller sur le bien-être de sa compagne mais il est encore desservi par son manque d'empathie ou par son empathie psychique : il a une attitude parfois décalée à cause de son manque de maturité émotionnelle qui le rend incapable d'imaginer de quel amour son conjoint aspire à être aimé. Dans tout les cas il se voit mauvais à la moindre plainte, et ne se croit bon que si sa compagne (son entourage) est satisfait(e). Il se sent alors gonflé par une joie débordante. La sexualité de la personne souffrant du syndrome de Peter Pan est un instant intense et rassurant, où il/elle se laisse aller et se sent aimé(e). Mais il/elle risque aussi de développer une vie sexuelle disproportionnée voire incontrôlable. Certaines personnes peuvent même devenir infidèles, non pas car elles sont insatisfaites de leur relation, mais dans le seul but de se sentir le plus souvent aimées et estimées. Son rapport avec les femmes est mêlé de passion, de curiosité, d'incompréhension, de conflits et de souffrances. Il fait le maximum et elle se rebelle ou n'est pas séduite : c'est pour lui une terrible injustice. Il finit par penser qu'elle est vraiment trop exigeante, qu'elle profite de sa bonté. Il se sent exploité et la croit méchante. Par réflexe il se protège derrière le masque du narcissisme et/ou de la misogynie (misandrie pour une femme-enfant), mais il ne s'agit pas là de ses pensées réelles. Si la douleur émotionnelle dépasse un certain seuil, automatiquement se met en place un blocage émotionnel (qui peut durer longtemps), alors son manque d'empathie est beaucoup plus profond et évident : en effet, s'il ne sait pas ou plus ce qu'il ressent lui-même, il peut avoir du mal à imaginer ce que ressentent les autres. Ces derniers peuvent le percevoir ensuite comme quelqu'un d'insensible et/ou d'égoïste. Ainsi il n'est pas forcément accepté par son entourage. Pourtant il a absolument besoin d'être aimé, admiré et de plaire pour sauver un minimum de confiance en lui et continuer de vivre. Il joue alors sa dernière carte pour s'en sortir tout de même : la séduction. Et nous avons notre Peter Pan charmant, juste un petit peu manipulateur sur les bords mais tellement adorable… Il mise à fond sur le charme, l'honnêteté et cela marche (ou au contraire cela énerve et exaspère, provoquant un sentiment de jalousie et/ou d'infériorité chez certaines personnes selon le tempérament et le degré de patience de celles-ci), lui offrant parfois un certain succès restreint, temporaire et relatif auprès des femmes. Il renforce parfois le tout avec une (ou plusieurs) pratique sportive ou un entraînement quotidien améliorant ces capacités physiques. Cette fois, derrière ce tableau, sa souffrance est invisible. Peter Pan est merveilleux, boute-en-train. Plus personne ne peut s'imaginer que son sourire cache un drame. Face à des sentiments qu'il ne peut pas comprendre, aux réactions imprévisibles sur lesquelles il n'a aucun contrôle (puisqu'il ne les comprend pas), l'angoisse le pousse à se réfugier dans un univers rassurant, où tout est bien structuré, réglementé, et prévisible : le monde des idées. L'abstraction n'est pas une déformation de la réalité, mais dans le cas du syndrome de Peter Pan, elle est une fuite dangereuse hors de la réalité. L'abstraction consiste à passer du sensible à l'intelligible, du concret à l'abstrait. Le temps disparaît, l'intelligence prend l'essence et laisse tomber toutes les particularités. Ainsi la réalité du quotidien (sentiments) n'entre plus en jeu, et la souffrance s'estompe…
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